DIDIER CERE: Deep Sud (2019)
Didier Céré des Bootleggers nous propose sur son album solo Deep Sud, avec une pléiade de musiciens aguerris comme notamment Neal Black, Claude Langlois, Nico Wayne Toussaint... Un panachage fort réussi des musiques qui ont fait la gloire du vieux sud, en prime chanté dans la langue de Molière, puisé dans les racines de la country, du blues, de la musique cajun/zydeco, ainsi que du Texas swing qui enveloppe pour débuter une sacrée version du "Blues de John", titre phare signé Didier Céré déjà enregistré par les pré-Bootleggers Abilene en format 45t, ainsi que sur l'album Bootleggers encore disponible datant de 1995, mais la nouvelle version sur cet album Deep Sud est vraiment euphorisante, très jazzy avec quelques bribes de yodel dans le chant de Didier. L'instrumentation est dans la droite ligne du groupe texan Asleep At The Wheel, ce qui veut dire la grande classe, comme la semblable régalade de swing qui s'épanche sur les deux perles qui défilent ensuite : le "Redneck Jazz" de Danny Gatton et "Barrelhouse Blues". La Louisiane est ensuite à l'honneur avec deux titres cajuns qui swinguent et qui pétillent, arrangés par Didier Céré : le "Bayou Stomp" de Sonny Landreth et le "Zack Attack Rap" de Zachary Richard, avant une chanson mid-tempo qui donne le poil : "J'feele Blues", standard des Bootleggers, et nom de leur premier album de 1993, de la « Honky Tonk Music » avec "Honky Tonk" et "Du Moment Qu'ça Roule", une fort aguichante ballade country "Trucker Blues" qui se laisse écouter fort agréablement, puis une bien jolie version de "Ma Jolie Sarah" avec des guitares qui tuent en égard au taulier Johnny Hallyday. On clôt ce foutu bon disque en finesse par une douceur « country rock » avec le "Kentucky Moonshine " de Pure Prairie League ". Chapeau bas pour Didier !
Jacques Dersigny